1953 marque un tournant : Jean Mantelet imagine un moulin équipé d'un moteur. Moulinex est né. En quelques années, l'entreprise vend plus d'un million d'exemplaires. Le geste change, mais le plaisir demeure. Broyer devient presser un bouton, mais le frisson du café frais persiste.
Cette révolution électrique coïncide avec l'essor de la société de consommation et la modernisation des cuisines. Le moulin à café électrique symbolise cette nouvelle ère où le temps est précieux, où l'efficacité prime. Les modèles se multiplient : moulin à lames (moins chers mais chauffant davantage le café), moulin à meules plates ou coniques (préservant mieux les arômes), mouture programmable, capacité variable...
Dans les années 1970-1980, l'industrie du café connaît une transformation majeure avec l'apparition des cafés moulus sous vide et des cafés instantanés. Le moulin semble un instant menacé d'obsolescence. Pourtant, paradoxalement, c'est à cette même époque que naît un intérêt renouvelé pour la qualité gustative, les origines des grains, les méthodes d'extraction. Une nouvelle génération de connaisseurs redécouvre l'importance de la fraîcheur de la mouture.
Aujourd'hui, à l'ère du café de spécialité et des "troisième vague" et "quatrième vague" du café, le moulin réaffirme son importance cruciale. Les experts recommandent unanimement de moudre les grains juste avant l'extraction pour préserver les quelque 800 composés aromatiques que recèle le café. Des marques comme Comandante, Hario ou Baratza développent des moulins de haute précision, avec des réglages micrométriques adaptés aux multiples méthodes d'extraction contemporaines – espresso, filtre, piston, cold brew...